ACCUEIL + mises à jour NOUS CONTACTER LIENS INDEX du SITE VOS ARTICLES

Accueil GÉNÉTIQUE                            Lignées maternelles

Etalons              Classement étalons            BASE DE DONNEES

Poulinières      Classement poulinières              Resultats nationales

Accueil         Elevage AL HFIFA ARABIANS

étalon :  Ofir Al Hfifa                 Poulinières

                Les Poulains                Résultats en course

Saphir monté par le lieutenant de Minvielle

Le Concours Hippique Militaire International du Touquet

Source : Le Sport Universel illustré n°1390, 10/1929 , p702-703.

 

Organiser un concours militaire international n’est pas chose facile. Les équipes étrangères ne peuvent se déplacer continuellement et ont de sérieuses difficultés pour venir plusieurs fois dans une même année, dans le même pays. Le concours de Nice les avaient réunies presque toutes et avait remporté un succès éclatant. Celui du Touquet, le suivant de près, a le droit d’être fier du résultat obtenu. Pour une première année il a fort bien réussi : il peut attendre l’avenir avec confiance ; il est appelé à avoir une très grande vogue.

            Le Concours militaire du Touquet faisait partie d’une grande quinzaine hippique comprenant un concours civil, dont nous avons déjà rendu compte, une épreuve d’endurance et un championnat du cheval d’armes dont nous dirons également quelques mots.

            Cette quinzaine sportive avait été organisée par le Club hippique du Touquet, présidé par le sénateur Cavillon, ayant à ses côtés le général Blacque-Belair et le maire du Touquet-Paris-Plage, M. Léon Soucaret. Le colonel Martin avait assumé la tâche formidable de remplir le rôle d’organisateur général. Il était chargé de tracer les parcours, de faire établir les obstacles, de contrôler les classements, etc. Il se tira à merveille de ses délicates fonctions et ne recueillit que des compliments mérités de la part des concurrents et des connaisseurs qui suivirent assidûment les différentes épreuves du meeting. Il trouva une aide précieuse dans la collaboration de MM. Guyot, Bourbon et du commandant Bérille qui, sur le terrain du premier au dernier jour, ne cessèrent de l’aider dans la préparation des obstacles et marquèrent les fautes avec un dévouement et une exactitude admirables.

            Pour le concours hippique proprement dit, quatre nations répondirent à l’(appel des organisateurs : la France et la Belgique, très fortement représentées par des équipes de premier ordre dans lesquelles les as ne se comptent plus ; la Hollande, dont le seul officier, le capitaine Labouchère, dont les succès retentissants sont encore présents à la mémoire de tous, eut la malchance d’avoir successivement ses merveilleux chevaux victimes d’accidents graves ; enfin, le Chili avec une équipe composée de jeunes et brillants cavaliers et de chevaux encore un peu novices.

            Le jury était composé du général Bucant, du colonel belge Courboin, du lieutenant –colonel Donnio et du commandant Bourcier.

            Les officiers français enlevèrent successivement toutes les principales épreuves.

            Dans le Prix Louis-Bossut le classement fut établi au chronomètre. Xysmé, par Mosque, fort bien monté par le lieutenant Gudin de Vallerin, eut le 1er prix devant : Papillon XIV, au capitaine Bertran de Balanda ; Belleview, au lieutenant belge Ganshof van der Meersch ; Périgord, au lieutenant Bizard ; Orfila, au capitaine Bertran de Balanda ; Vermouth, au capitaine Carbon ; Volant III, au lieutenant Clavé ; Séduisant III, au capitaine de Vienne ; Moïse, au capitaine Carbon ; Bijiji, au lieutenant belge Van Derton ; Quelquefois, au capitaine Prater ; Gigolo, au lieutenant belge Van derton ; Pantin, au lieutenant Bizard ; Nacelle, au lieutenant Gudin de Vallerin et Esméralda, au capitaine chilien Silva.

            Le Prix Champsavin – parcours de chasse- comprenait des obstacles difficiles. Le trouvère, à M.P. Lederlin, monté par le lieutenant Clavé, remporta une brillante victoire, se montrant selon son habitude souple, maniable et puissant. Il fut suivi par Pair II, le magnifique jumper du lieutenant Gudin de Vallerin ; Pompignac, au capitaine de Vienne ; Georgette, au capitaine Prater ; Bijiji et Gigolo, au lieutenant belge Van derton ; Périgord, au lieutenant Bizard ; Nacelle, au lieutenant Gudin de Vallerin ; Regret, au lieutenant belge Ganshof van der Meersch ; Keepsake, au capitaine belge Misonne ; Pouf II, au colonel belge Van Dooren ; Orfila II, au capitaine Bertran de Balanda et Volant III, au lieutenant Clavé.

            Dans le Prix Horment, selon la formule à la mode, chaque cavalier devait effectuer deux parcours successifs avec deux chevaux différents, sans arrêt du chronomètre. Le capitaine de Laissardière, avec Sherry Golden et Pétillante, triompha, précédent le lieutenant Bizard, le capitaine Bertran de Balanda, le lieutenant Gudin de Vallerin, le lieutenant belge Van Derton, le lieutenant chilien José Calvez, le capitaine Prater, le capitaine belge Misonne, le capitaine Carbon, le lieutenant Clavé, le capitaine de Vienne, le capitaine belge de Le Court, le lieutenant belge Leurquin et le capitaine chilien Silva.

            Pour le Prix du général-Bridoux, championnat de puissance, le colonel Martin avait fait établir des obstacles magnifiques, qui, malgré leur sévérité, furent sautés dans un style superbe par la plupart des concurrents. Le palmarès fut ainsi établi   1ers ex oequo : Bob, au capitaine Pédelaborde, et Volant III, un remarquable fils de Haut Brion encore peu connu, au lieutenant Clavé ; 3es ex oequo : Pétillante, au capitaine de Laissardière, et, Le Trouvère, au lieutenant Clavé ; 5e Cindor, au capitaine chilien Rodriguez ; 6e Funny Boy, au lieutenant belge Leurquin ; 7e Xysmé, au lieutenant Gudin de Vallerin ; 8e Isabeau, au lieutenant Gibault ; Papillon XIV, au capitaine Bertran de Balanda ; Chile, au major chilien Perez de Castro ; Citoyen, au lieutenant belge Leurquin, et Sherry Golden, au capitaine de Laissardière.

            Le Grand Prix se termina par une éclatante victoire française. Seule sans faute, Georgette, montée  avec une précision admirable par le capitaine Frater, s’adjugea le 1er prix, tandis que le deuxième était partagé entre les deux célèbres cracks Sherry Golden et Le Trouvère, pilotés par le capitaine de Laissardière et le lieutenant Clavé, et le 4e entre deux merveilleux jumpers belges, Gigolo, au lieutenant Van Derton et Pouf II, au lieutenant colonel Van Dooren, et le français Séduisant III, au capitaine de Vienne. Miss America, au capitaine belge de Brabandière, se classa 7e devant Moïse, au capitaine Carbon ; Quelquefois, au capitaine Frater ; Pantin, au lieutenant Bizard ; Volant III, au lieutenant Clavé ; 8es ex oequo : Citoyen, au lieutenant belge Leurquin ; Liset et Pompignac, au capitaine de Vienne ; Pair II, au lieutenant Gudin de Vallerin ; Bob, au capitaine de Pédelaborde ; 12es ex oequo.

            Le Prix Maréchal-Foch, Coupe des Nations, se courut en deux manches, avec additions des points de chaque manche, devant une assistance considérable. La France sortit, une fois encore, victorieuse du tournoi. Son équipe, composée du capitaine de Laissardière, sur Sherry Golden, des lieutenants Clavé et Gudin de Vallerin, sur Le Trouvère et Pair II, montra une écrasante supériorité sur ses adversaires, ne totalisant que 16 points quand la Belgique, placée 2e en marquait 32.

            L’équipe belge comprenait le lieutenant-colonel Van Dooren sur Pouf II, le lieutenant Leurquin sur Citoyen et le lieutenant Van Derton sur Gigolo.

            La troisième équipe était formée par les trois officiers chiliens : le major Perez de Castro, les capitaines Silva et Rodriguez sur Chile, Esmeralda et Lautaro.

            Le Prix de Clôture mit fin au meeting ; On fut heureux d’applaudir le lieutenant belge Ganshof van der Meersch qui, avec regret, se plaça bon premier devant  le lieutenant Bizard sur Arcachon ; le capitaine de Laissardière sur Kerma ; le lieutenant belge de Le Court sur Marjolaine ; le lieutenant Gibault sur Isabeau et Lisa ; le capitaine belge Misonne sur Antrim ; le capitaine Pédelaborde sur Salamandre, etc..

            Le Championnat International du Cheval d’Armes mériterait une étude approfondie que nous ne pouvons malheureusement faire ici.

            Contentons-nous de dire qu’il fut remarquablement intéressant et disputé par des cavaliers et des chevaux hors-ligne. Il comprenait : 1e une épreuve de dressage ; 2e un steeple de 4.000 mètres à faire à la vitesse de 600 mètres à la minute ; 3e une épreuve de fond de 35 kilomètres à faire sur roue, sur sentiers et à travers pays : sur route ou sentiers 25 kilomètres environ à la vitesse de 240 mètres à la minute ; à travers pays avec obstacle, 10 kilomètres à la vitesse de 450 mètres à la minute ; 4e une épreuve de saut d’obstacles de concours  hippique.

L’épreuve de dressage fut en moyenne excellente ;  très bons aussi furent le steeple et l’épreuve  sur route.

            Le concours hippique joua à la fin un rôle important dans le classement. Le lieutenant Brau, du 2e Hussards, aussi remarquable au manège qu’à l’extérieur, obtint avec Fleurange, par Prest II, in premier prix très mérité. C’est un cavalier très complet qui monte avec chic et brio et possède de très sérieuses qualités. Il fut suivi dans le classement par le capitaine Lebœuf, de l’artillerie de Fontainebleau, sur Verlon par Asmin ; par le capitaine Lauroa, de l’Ecole d’Artillerie de Poitiers sur Vénitien, par Menthol ; par le lieutenant Parent du 6e Cuirassiers sur Titania, par Dacus ; par le lieutenant de Grandchamp, sur Nelson V ; le capitaine de Rivoyre, sur Nestor II ; le lieutenant belge Van Derton sur Vengeur ; le capitaine de Vernejoul, sur Unan ; le lieutenant Bouhet, sur Aspasie ; le commandant Sans, sur Wisky ; le capitaine belge van Derton, sur Loquette ; le capitaine de Boissesson, sur L’Escarbille ; le lieutenant Courret, sur Royville ; le capitaine Charrière, sur Pôle Nord. Le commandant Longin-Spindler, qui montait Henri IV, un des favoris de l’épreuve, fut obligé d’abandonner à la suite d’une chute.

            Une épreuve militaire internationale d’endurance, circuit des forêts picardes et normandes, avait au début de septembre, réuni de nombreux officiers de l’active et  de la réserve.

            Cette  épreuve, que la chaleur torride rendit fort sévère, se déroulait sur environ 500 kilomètres, répartis en six étapes consécutives, dont trois parcours à allure libre : les deux premiers de 10 kilomètres, le troisième de 5 kilomètres environ.

            Commençons par dire que nous n’approuvons pas cette formule qui a la prétention de ménager les chevaux et que nous trouvons particulièrement meurtrière. En effet, en quoi consiste ce raid ? En de longues promenades sur les grandes routes (de 60 à 110 kilomètres par jour à l’allure de  9 à 10 kilomètres à l’heure) et à trois poussées de galop de 10 kilomètres environ, c’est à dire à trois courses de deux en deux jours.

            En effet, pour se classer dans les premiers sur une distance aussi courte, il faut marcher de bout en bout et faire 10 kilomètres dans le train, en portant 72 kilos. C’est courir une épreuve un peu plus dure que le « Gladiateur ». Quel est l’entraîneur qui oserait demander à un cheval de disputer trois « Gladiateurs » en six jours, avec, comme repos, de longues randonnées sur des routes ensoleillées ?

            Aussi ne faut-il pas s’étonner que, sur 47 partants, 27 seulement aient pu terminer le parcours et que, sur ces 27  rescapés, plus de la moitié aient donné, le lendemain, des signes évidents de boiterie !

            Malgré la dureté de l’épreuve, quelques chevaux ont montré une endurance exceptionnelle ; Saphir, un hunter rouan, au lieutenant Minvielle, a eu le 1er prix devant Beaumarais, le cheval de chasse du capitaine G. de Chézelles ; Valentine, une jument légère, au lieutenant Monjonnet, et Verte Allure, une grande jument près du sang, au capitaine Ch. de Chézelles.

            Dans le premier parcours à allure libre, en forêt de Crécy, quelques erreurs de parcours pénalisèrent plusieurs des meilleurs chevaux et cavaliers qui ne purent rattraper les rangs ainsi perdus.

            Le gagnant de l’épreuve fut le lieutenant Simon, sur Oscar ; mais son cheval atteint d’une boiterie sérieuse, dut être rétrogradé à la 19e place ;

            Ce court résumé nous a permis de passer en revue toutes les manifestations sportives de la « Quinzaine du Touquet ». Nous sommes certains que l’an prochain, les étrangers viendront plus nombreux encore, que certaines améliorations seront apportées au programme et que, dans le  cadre féerique de la Forêt d’Étaples, nous assisterons à des « events » hippiques de première grandeur.

                                                                                                                        THE DOCTOR

Photos :Cavaliers arabes

 

Xysmé, monté par le lieutenant Gudin de Vallerin (France)

Citoyen, monté par le lieutenant Leurquin (Belgique)

Le lieutenant Brau, montant Fleurange, 1er du Championnat du Cheval d’Armes

Saphir, monté par le lieutenant de Minvielle, passe premier le poteau, après la sixième étape du circuit des forêts.

 

La Revue de la Cavalerie

1929

p855

 

Le Touquet-Hesdin, 55km

Hesdin-Abbeville, 65km

Abbeville-Eu, 86km

Eu-Dieppe, 92 km

Dieppe-Eu, 89 km

Eu-Le Touquet, 85km

 

Tanneguy, Lt de Castries 12e cuirassiers

 

Article provenant de Hervé MENAGER